Avant, dessiner pendant une réunion de travail pouvait vous valoir un blâme, des regards désapprobateurs ou les foudres du PDG. Le dessin n’est pas sérieux, pas professionnel, en un mot : pas corporate. Vraiment ? Alors qu’on pensait l’affaire réglée, voilà qu’il fait un retour en force dans les séminaires professionnels. On appelle ça graphique facilitation et mind mapping. Si vous n’en avez pas encore entendu parler, ça ne saurait tarder.
Facilitation graphique : définition
Graphic facilitation ou facilitation graphique en français, c’est l’utilisation des médias graphiques afin de collecter les idées d’un groupe de travail, encourager les échanges et nourrir les réflexions. Il donne lieu à l’élaboration d’une fresque matérialisant une vision commune, une pensée mis en image.
C’est un nouvel outil de pensée visuelle qui peut être utilisé pour une réunion, un séminaire ou un atelier. Il est habituellement orchestré par un facilitateur visuel, mais son intérêt réside dans la capacité à stimuler le groupe de travail et à engager plus fortement les participants dans la réunion.
Le dessin au secours de la pensée
Le problème avec les réunions de travail, c’est qu’elles peuvent être ennuyeuses. Il peut y avoir plusieurs raisons à cela mais toutes ont à voir avec l’engagement des participants. C’est pour cela qu’on doit animer une réunion, lui insuffler un rythme et bien la conduire pour qu’elle soit un succès.
Une bonne manière de dynamiser l’audience, c’est de prendre une graaaaaande feuille blanche, de sortir des feutres de couleurs et d’inviter tout le monde à participer à l’élaboration d’une fresque. Pourquoi ? Parce que c’est amusant ! C’est le premier avantage de la facilitation graphique. Le taux de participation du groupe de travail va faire un bond. On nous a (trop) souvent éduqués avec l’idée que le travail, c’est sérieux. Et si on travaillait mieux quand c’est fun ?
Traduire en images des pensées est un travail fécond. Cela amène à jeter un regard nouveau sur ce que l’on fait, ce qui peut donner lieu à des prises de conscience. Et interagir avec les autres membres du groupe créé un véritable esprit d’équipe. La facilitation graphique est un bon moyen d’amener les participants d’un séminaire ou d’un atelier à communiquer plus et communiquer mieux.
Enfin, le dessin a plusieurs atouts pédagogiques importants. D’abord en représentant un symbole ou un concept, on l’appréhende mieux. Visualiser les significations permet de mieux les assimiler. Ensuite, la facilitation graphique produit une meilleure mémorisation. La fresque qui en résulte marque l’aboutissement du travail de groupe. Elle est concrète, achevée et tout le monde peut s’y référer plus tard.
Mind mapping : définition
Mind mapping a plusieurs traductions : carte mentale, carte des idées, carte cognitive ; et pour ceux qui veulent briller en société, on peut aussi dire carte heuristique ou topogramme. Il s’agit d’un schéma sous forme d’arborescence comportant une notion clé (en image et/ou en mots) et dont les branches comportent d’autres notions ou concepts associés.
Le mind mapping se veut le calque de la pensée associative qui relie entre elles des idées en les ordonnant ou en les organisant de manière hiérarchique. Il a un nombre considérable d’utilisations, de la prise de notes au brainstorming, en passant par le résumé d’une œuvre (livre ou film), l’organisation d’un projet, la préparation d’un exposé, etc., etc.
Le retour du dessin dans le travail
Autant, la facilitation graphique est le fruit d’un travail d’équipe, autant, le mind map peut être personnel ou collectif. Comment procède-t-on pour en créer une carte de l’esprit ? Prenez une feuille blanche. Inscrivez au centre le sujet. Ou mieux encore, dessinez-le. Puis disposez autour les notions connexes en laissant votre esprit jouer avec des associations fécondes. A partir de ces premières branches, vous pouvez ensuite créer des rameaux en mettant en relation ces notions connexes avec d’autres ou en les détaillant.
La carte mentale est une méthode créative pour la prise de notes ou la découverte d’idées.
Cette manière de procéder permet de faire émerger des aspects nouveaux d’une problématique. Il brise le carcan de l’écriture linéaire pour faire apparaître des relations insolites. Vous pouvez ainsi lancer une réunion avec un brainstorming en mind mapping. Là encore vous obtiendrez un niveau d’engagement bien meilleur des participants. Vous pourrez ensuite élaborer les étapes d’un projet là encore en carte cognitive, en hiérarchisant les opérations.
Bien souvent, noter seulement les mots clés suffit. On les dispose ensuite dans l’espace visuel que l’œil parcourt et saisit dans sa globalité. L’utilisation d’icônes, de symbole et de représentations dessinées ainsi que de couleurs, permet de structurer facilement les idées et de tracer les liens entre elles.
Les mots réduits à une ponctuation de l’espace de la page, le mind map offre au regard un champ d’informations plus étendu à travers une vision originale et englobante. La carte mentale stimule ainsi plusieurs sens, sollicitant des capacités cérébrales peu utilisées. « L’intelligence que le texte seul n’arrivait pas à coder se libère », comme l’explique Luc Rambaldi dans son excellent tutoriel Vos propres Mind maps.
La force de ces deux supports, la facilitation graphique et le mind mapping viennent en fait de là : puiser dans le dessin pour enrichir les réflexions, nourrir les échanges, faire naître de nouvelles relations dans les idées. Le dessin apporte une fraîcheur. C’est un levier puissant pour dynamiser une réunion de travail, un séminaire, un atelier.
La facilitation graphique et la carte mentale fédèrent et donnent une occasion au travail d’équipe d’être plus inventif et fructueux.
Vous l’avez compris, c’est le moment de vous acheter des feutres !